Sunday, April 4, 2010

Le secret de l'oncle Houde - Prologue

Bonjour,

Tel que promis, voici le 1er extrait du roman...

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Prologue

« 20 mai 1915 – Nord Est de la France

Ce matin-là, on nous a distribué 100 cartouches et deux jours de vivres chacun, cela représentait la moitié du quota habituel. On nous a expliqué que c’était par souci de légèreté!

Débarqués en fin d’après-midi, nous avons dû marcher une dizaine de kilomètres, 20 kilos sur le dos avant d’atteindre les postes avancés. Pas une mince affaire que celle-là…

On nous a alors appris que nous étions là pour renforcer ou relever une compagnie décimée par les troupes ennemies. Puis, on nous de nouveau déplacés ; direction sud-est !

Nous sommes arrivés en fin d’après-midi, au point de ralliement, dans un terrain vague. Sans aucune protection, nous étions dans l'obligation de nous creuser des tranchées à la hâte. Chacun son tour montait la garde pendant que l'autre creusait.

« Faut faire vite. Ils ne vont pas tarder à nous canarder ! » hurlait le sergent.

Sans autre directive, il nous a fallu rester en position, terrés jusqu’à nouvel ordre.

21 mai

En début de soirée, on nous a ordonné de partir vers l'ouest ! À l’arrivée au point de ralliement, le sergent chef nous a indiqué que l’ennemi avait fait une brèche dans les lignes des troupes alliées. Il fallait donc tenir nos postes pour récupérer du terrain. Nous étions de nouveau à découvert, mais heureusement, pas d'ennemis en face ! J’ai trouvé cela singulier!

22 mai

Nous avons avancé de quelques centaines de mètres pour reprendre possession de tranchées abandonnées. En s’approchant, la puanteur des cadavres nous a saisis. On enjambait des corps en putréfaction. J’avançais presque en apnée… Notre corvée était de restaurer les tranchées. Un travail encore plus pénible à cause des odeurs nauséabondes. Le bandeau sur le nez gênait notre respiration.

Les travaux finis, le train-train habituel s’est installé; entre le rafistolage des vêtements, la récupération des rations, des armes, des cartouches et des munitions diverses sur les cadavres.

Mon poste atteint dans la tranchée, j’ai déposé ma musette près de moi. Il fallait profiter d’un moment d’accalmie pour manger un morceau, afin de tenir le coup et être prêt à faire mes tours de sentinelles pendant la nuit.

ee

On commençait à s’habituer à la puanteur, ceci ne nous empêchait plus de manger.

J’ai ouvert la boîte de conserve, ignorant ce qu’il y avait dedans. Le ministère de la Guerre n’ayant pas assez de budget, on recevait l’équivalent de deux repas par jour. Surtout que dans les postes avancés, nous étions loin du commandement. On ne cessait de nous répéter que nous devions nous considérer privilégiés, car la population ne mangeait que des navets et du pain rassis tartiné de saindoux.

En ouvrant la boite, une autre odeur m’a enveloppé. Je commençais à l’apprécier comparée aux maigres rations et à la qualité médiocre des gamelles servies quand on avait la chance d’avoir des repas chauds.

Aujourd’hui, c’est de la viande en conserve. On considère ceci comme un mets de qualité, avec les biscuits durs!

Mon casse-croûte a été interrompu par le début des tirs.

Les balles des fusils et les obus d’artillerie pleuvaient. L’air était irrespirable, chargé de poudre et de soufre. Les premiers soldats de nos troupes commençaient à être touchés. Des blessés et des morts : Pierre Bergeron, Yvon Beauchamp, Marcel Lavallée, ainsi que quelques autres.

ee

Il faisait exceptionnellement froid cette nuit-là, malgré le brasier des explosions qui nous entouraient. Et dire qu’on était en plein mois de mai !

23 mai

J’ai fait ma tournée durant trois heures, puis je suis revenu à ma place m’y assoupir deux heures, jusqu’à ma prochaine ronde à six heures du matin.

À l’aube, alors qu’il faisait encore noir, j’ai été réveillé par un bruit bizarre quelque part à ma droite. Une sorte de raclement répétitif.

Comme il nous était interdit d’allumer un briquet ou une lampe à cause de la proximité des canardeurs embusqués, je me suis avancé à tâtons, fusil et baïonnette en avant. J’ai senti que je m’enfonçais dans les abris souterrains, creusés sous les tranchées de soutien … »

suite au prochain message...



8 comments:

Marie-Claude said...

Tous mes encouragements et félicitations pour cette première lecture qui m'a captivée et qui paraît très agréable.
Cela me donne envie de connaîre la suite.

Tiby said...

It's very interesting, I'm waiting for another extraction, or maybe I'd read the whole book soon.

F. L. F. Scénariste et écrivain said...

Je suis heureux de constater que ta persévérence porte fruit, un fruit qui devrait, à n'en point douter, s'avérer juteux. Mais écrivant moi-même et faisant a priori confiance à celui qui fait le même exercice, je me réserverai le plaisir de la lecture de l'oeuvre lorsqu'elle sera disponible dans son intégralité.

Bonne continuation et puisses-tu recevoir les élogieux commentaires mérités.

Pierre said...

Bravo pour ton blog qui donne vraiment envie de découvrir ton livre.
Nous te réservons dès maintenant un exemplaire du "Secret de l'oncle Houde".

Anonymous said...

elle ou la suite ??
interessant.

hesh

Nhem said...

Bravo chapeau cela commence bien

Unknown said...

Ça semble très intéressant. Tu as un belle plume. Très prometteur!

Alexe St-Jacques said...

Très intéressant le côté journal de bord.
Je m'en vais de ce pas lire le prochain extrait.