Wednesday, April 21, 2010

Extrait numéro 3 - Chapitre 1, Suite...


— Un café double, serré s'il vous plaît!, lançai-je dans la direction du gaillard derrière le comptoir.

Il me fallait combattre le sommeil. Après sept heures de vol transatlantique, sans pouvoir fermer l’œil, à cause d’une petite peste qui n’arrêtait pas de donner des coups de pied dans le dos de mon siège. Il me fallut attendre les bagages à l’aéroport de Paris Charles de Gaulle une autre heure. Sans compter le trajet jusqu’à la gare de l’Est, qui m’avait pris une heure de plus...

Au bout de trois heures de train, j’arrivais enfin à destination, après un petit arrêt à Châlons-en-Champagne… Et ce n’était pas fini… je n’étais même pas certain de trouver rapidement de quoi me loger pour la nuit.

— Vous avez l’air d’être en visite dans notre belle région l’ami, vous parlez comme Céline Dion! Sur ces paroles, l’atmosphère se détendit et les clients vaquèrent à leurs occupations. Un brouhaha rassurant reprit graduellement.

— Ben ouais, je suis Québécois, dis-je en lançant un regard par-dessus mon épaule. J’avais deviné : la plupart d’entre eux me fixait, comme pour entendre le reste de ma phrase.

— Pourriez-vous m’indiquer l’office du tourisme? Finis-je par demander.

— À 5 heures, il est déjà fermé. Puis-je vous aider?

— J’aimerais me trouver un hôtel ou un café-couette.

— Je pense que vous n’aurez pas trop le choix mon ami. Nous avons une auberge, ou comme vous l’avez appelé “un café couette”, dit-il la désignant d’un doigt boudiné. D’après ce que je sais, ils ont une bonne réputation, seulement il faut y réserver des mois à l’avance!

Je commençai à m’impatienter face à ce moulin à parole. Je n’avais pas besoin de connaitre l’historique de l’auberge du coin.

— Sinon, ajouta-t-il en passant l’index sur sa moustache, il y a l’Hôtel du Commerce… le proprio est mon ami, si je vous y envoie, vous ne serez pas déçu.

— Il est certain que j’aurai dû m’y prendre à l’avance, mais pensez-vous que là, il y aura de la place?

— Je vous dis que c’est mon ami, il suffit que je lui passe un coup de fil… Un instant! ajouta-t-il en me servant la tasse de café.

Je soufflai sur le café avant d’y tremper mes lèvres. Il disparut derrière un muret pour parler au téléphone. Quand il revint, un instant plus tard, il avait un sourire qui lui fendait la face.

— Tout est réglé, ils vous attendent, lâcha-t-il en me faisant un clin d’œil complice.

Je déposai un billet de cinq euros sur le comptoir.

— Laissez Monsieur, c’est la maison qui vous l’offre, on ne reçoit pas tous les jours des québécois dans notre café, dit-il en me rendant l’argent.

Au bout de quelques minutes, le dénommé Michel m’accompagna à la porte en m’expliquant comment rejoindre l’hôtel.

Je trainai mon sac, tellement j’étais crevé. Heureusement, l’hôtel ne se trouvait qu’à une centaine de mètres.

C’était une vieille bâtisse jaune, probablement du même âge que la gare. La rue où il se trouvait partait de la place principale et menait vers l’église du village.

À l’arrivée, la chambre m’attendait.

— Bienvenue à l’hôtel du Commerce! lança la jeune réceptionniste en me sortant la clé de la chambre numéro 4. Puis elle prit l’empreinte de ma carte de crédit pour les formalités.

Je montai à l'étage.


***
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3 comments:

corinneP from France said...

très belle plume !... çà donne envie d'acheter le livre ! je vais transfèrer à mes ami(e)s. J'ai adoré lire les extraits. bonne chance Ali ! Corinne from Saint-Laurent in FRANCE.

Unknown said...

Belle écriture ! ... Ça donne envie d'en lire plus ! est-il en vente dans les librairies ?
Bonne chance !

Anonymous said...

Je reste sur ma faim... en attendant la suite !
Max D.