Friday, April 30, 2010

Extrait no 12 - Chapitre 3

Chapitre 3

Après une courte nuit, je me levai de bon matin, pour commencer à prendre contact avec la population afin d’obtenir des informations supplémentaires sur les réalités ou les anecdotes historiques couvrant la période de la Grande Guerre.

J’étais conscient que la tâche ne serait pas facile, les gens qui ont participé à la Première Guerre mondiale ne devaient pas courir les rues. Mais j’étais certain que des histoires avaient été transmises de père en fils ou de mère en fille, et qu’au pire des cas, je pourrais consulter les archives municipales ou régionales couvrant le déroulement ou les circonstances dans lesquelles se sont passés les combats, qui souvent, ne sont pas indiquées dans les registres internationaux.

Il était dix heures. Je me retrouvai sur la place principale. Mon lieu de passage presque obligatoire étant le Café de la Gare.

L’odeur du café frais moulu et des petits croissants me chatouillait les narines. Mon petit déjeuner vite avalé, quelques clients étaient installés au comptoir. Michel était occupé à servir, derrière son trône, les retardataires encore présents dans l’établissement. Il me fit un signe de la tête en guise de bonjour. En attendant qu’il se libère, je m’installai à une table éloignée y feuilleter le journal local : un tournoi de soccer, un rallye moto dans le coin, la visite du maire à une maison de retraite… Rien que des banalités.

Une demi-heure plus tard, le maître des lieux s’approcha de moi.

— Alors, la nuit a été calme monsieur Alain, avez-vous bien dormi?

— Oui, quoique assez courte à mon goût, répondis-je. Je ne suis pas tout à fait remis du décalage horaire.

— Voulez-vous faire un tour dans le village avec moi? L’heure de pointe est passée, Madeleine s’occupera des clients, lança-t-il en se penchant vers moi. On pourrait faire une petite marche ensemble.

— Je ne voudrai surtout pas vous déranger, et puis, s’il vous plait laissez tomber les Monsieur, vous pouvez m’appeler par mon prénom : Alain.

— D’acc. Comme vous le voulez mon ami, Alain.

Il se dirigea vers la porte en me faisant signe de le suivre. Sa démarche tranquille contrastait avec l’intensité du travail qu’il venait de livrer pour satisfaire ses clients. Cela m’incitait à l’imiter, tellement il dégageait de la bonne humeur.

Nous marchions côte à côte lorsqu’il se retourna vers moi :

— Dites-moi, Alain, sa voix avait un ton d’hésitation que je ne reconnaissais pas. Si c’est pas trop indiscret de ma part, à qui venez-vous rendre visite?

***


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